dimanche 18 mars 2007

les extrêmes

Voter, un devoir citoyen? On aimerait nous le faire croire. Et reconnaissons que ça marche plutôt bien. Il faut donner son avis. C'est LA démocratie. Et le droit à l'abstention dans tout ça? : apolitisme, je-m'en-foutisme, passivité, désintérêt. Les abstentionnistes sont responsables de la crise "démocratique", de Le Pen au second tour,... de la montée des "extrêmes", horreur suprême.

Il suffit d'allumer télé, radio, journaux (et oui, moi, cher lecteur ou lectrice, j'allume les journaux) pour recevoir ce discours. Un discours bien curieux d'ailleurs. Que certains ne votent pas serait à l'origine d'un plus grand nombre de voix pour l'extrême droite (ou l'extrême gauche. C'est vague, "les extrêmes"), comme si les voix absentes des urnes auraient été forcément des voix pour les partis en place. Et puis quoi encore?

Période pré-électorale, la saison des appels au vote. Ca pullule de partout. Vote utile ou vote de conviction... c'est cliché, mais bon : pièges à cons. Voter Besancennot, Laguiller, Bové, quel intérêt? Dès la campagne du deuxième tour on aura droit à notre refrain sur les extrêmes. Gauche ou droite, coco ou facho, anti-libéraux ou ultra-nationalistes, allez hop, les extrêmes se rencontrent on vous fait un prix de gros, un même sac pour le tout. Bayrou (le nouvel arrivant dans le possible duo de tête), Sarko ou Royal, peu importe, il ou elle parlera des extrêmes d'une voix légitimée non seulement par celles qu'il aura reçu, mais au final légitimée par le taux de participation. Elu direct universellement. Aux oubliettes l'extrême gauche. "Oh mais vous comprenez, c'est pour faire passer nos messages, pour influer sur le débat". Ouais, super, ils pourront parler à la télé pendant quelques semaines et après? Après, c'est les extrêmes point barre, on ne fraie pas avec ces gens-là, c'est dangereux pour la démocratie. Curieuse démocratie, curieux pouvoir au peuple où les élus, les représentants, peuvent décréter que certains ont tort même quand ils s'expriment via le système.

Ce système il faut en sortir, le détruire. Et pas de l'intérieur. C'est impossible. Laissons-les se présenter, mais ne leur laissons plus croire qu'ils ont une légitimité. Boycottons les élections, revendiquons une abstention engagée, politisée. C'est par les luttes sociales que nous influons sur le débat public et c'est en s'organisant horizontalement que nous influerons nos vies. Pour reprendre le slogan, "agir au lieu d'élire".
Gardons nos voix pour gueuler dans les rues.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.

- David